Protéger ses oreilles du bruit
Le bruit fait partie de la vie. D’ailleurs, l’absence totale de bruit est unanimement reconnue comme très difficilement supportable pour l’homme. Pourtant, certaines situations d’exposition au bruit, dans la vie de tous les jours ou au travail, peuvent être néfastes pour la santé.
Un bruit se caractérise essentiellement par son niveau et par sa fréquence.
Comment se mesure le bruit ?
Le niveau de bruit, qui détermine si un son est fort ou faible, se mesure en décibels (dB). Le niveau zéro, 0 dB, correspond au seuil de l’audition humaine. Un écart de 1 dB correspond au plus faible intervalle entre deux niveaux sonores que l’oreille humaine sache détecter. Mais c’est à partir d’un intervalle de 3 dB qu’on perçoit vraiment une réelle différence. L’échelle des décibels est ainsi faite que chaque fois que le niveau sonore d’un bruit augmente de 3 dB, la quantité de bruit reçue passe du simple au double. Ainsi, la combinaison de deux sources sonores de 80 dB chacune produit un niveau global de 83 dB.
La fréquence correspond quant à elle à la hauteur du son. Plus la fréquence d’un son est élevée, plus le son est aigu. La fréquence s’exprime en Hertz, noté Hz.
La perception humaine des sons varie avec le niveau sonore et avec la fréquence. Dans la gamme des niveaux sonores de la vie courante (faibles à modérés), l’oreille est moins sensible aux sons graves et aigus qu’aux sons médium (compris entre 500 à 2000 Hz). Dans les niveaux sonores élevés, à l’inverse, l’oreille est davantage sensible aux sons graves. Afin de prendre en compte cette sensibilité physiologique particulière, on applique au son mesuré (en dB) un filtre représentatif de la perception humaine. Pour les niveaux sonores courants, on a ainsi recours au filtre A, le niveau s’exprimant alors en décibel avec pondération A, noté dB(A) ; pour les bruits élevés, tels que les bruits impulsionnels (bruits de chocs, avertisseurs), on utilise le décibel avec pondération C, noté dB©.
L’échelle de bruit simplifiée proposée dans le tableau suivant donne des ordres de grandeur de niveaux sonores rencontrés dans la vie quotidienne ou en milieu de travail, ainsi que les effets sur la conversation de ces niveaux sonores.
Aujourd’hui, en France, plus de trois millions de salariés sont exposés sur leur lieu de travail, de manière prolongée, à des niveaux de bruit potentiellement nocifs. En outre, le bruit est reconnu comme cause de maladies professionnelles depuis 1963.L’employeur a l’obligation d’évaluer l’exposition au bruit et, le cas échéant, d’effectuer des mesures acoustiques afin d’identifier un éventuel dépassement des valeurs seuils réglementaires.
Des évolutions réglementaires ont été introduites pour mieux protéger l’audition du public dans les lieux diffusant des sons amplifiés à des niveaux sonores élevés, et favoriser la tranquillité des riverains de ces lieux :
Comment se protéger du bruit ?
L’écoute de la musique à un niveau sonore élevé et pendant une période prolongée met les oreilles en danger. Un seul traumatisme sonore suffit pour abîmer les oreilles à vie et entraîner une perte auditive irréversible. Pour que la musique reste un plaisir tout au long de votre vie, il faut penser à protéger son audition.
Les bons gestes à adopter lors d’un festival, en discothèque ou en concert :
– s’éloigner des enceintes ;
– faire des pauses régulières dans une zone calme ;
– porter des bouchons d’oreilles.
Pour les populations sensibles comme les femmes enceintes : l’exposition à des niveaux sonores élevés peut provoquer des séquelles auditives irréparables chez le fœtus dans les trois derniers mois de grossesse. Aucun dispositif ne peut protéger le fœtus en dehors de l’évitement des forts niveaux sonores. Si vous êtes enceinte, évitez l’exposition à des niveaux sonores élevés. En cas d’exposition, adoptez les bons gestes susmentionnés.
Pour les bébés et jeunes enfants : les oreilles d’un bébé ou d’un enfant sont plus fragiles que celles d’un adulte. Parent ou accompagnateur d’un enfant, c’est à vous de le protéger des niveaux sonores élevés. Préférez faire garder votre enfant si vous souhaitez assister à un concert ou à un festival. En cas d’exposition, adoptez les bons gestes susmentionnés.
Les bons gestes à adopter pour l’écoute au casque ou avec des écouteurs :
– ne pas monter le volume au-delà de la moitié du maximum de l’appareil et limiter la durée d’écoute ;
– utiliser les casques ou écouteurs fournis avec l’appareil, ils garantissent un volume sonore de 100dB maximal autorisé ;
– attendre d’être dans un endroit calme pour régler le volume et ne pas l’augmenter pour couvrir les bruits ambiants ;
– ne pas s’endormir avec un casque ou des écouteurs en fonctionnement.
En cas de sensation d’oreilles cotonneuses, des sifflements ou bourdonnements :
Si ces sensations persistent plusieurs heures après l’exposition à des niveaux sonores élevés (boîte de nuit, concert, détonation d’arme à feu, explosion…) ou après une nuit de sommeil, consultez sans attendre un médecin, un ORL ou un service d’urgences hospitalières. Un traitement rapide peut éviter ou réduire des effets irréversibles tels que des acouphènes ou une perte auditive.
Les effets du bruit sur la santé:
Les effets directs sur l’audition :
– surdité d’apparition progressive et insidieuse,
– acouphènes : bourdonnements ou sifflements d’oreilles désagréables, ponctuels ou permanents,
– hyperacousie : extrême sensibilité aux sons.
L’apparition d’un ou plusieurs de ces symptômes justifie une consultation médicale. Il est important de faire contrôler régulièrement son audition..
Les effets extra-auditifs : perturbation du sommeil, gêne, effets sur les attitudes, les comportements, les performances et l’intelligibilité de la parole. A long terme, le bruit joue également un rôle aggravant sur les pathologies cardio-vasculaires.
L’intervention rapide d’un ORL s’impose dans toutes ces situations.